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luc kerleo
!!vehicule microphone {br} Écoutes et déplacement {br} [http://luc.kerleo.free.fr/serendipity/uploads/mixtR21_3-.jpeg] {br} depuis que j'ai l'usage d'un véhicule personnel en tant que particulier, c'est-à-dire depuis 1992 environ je bricole moi-même l'installation audio de bord. Je suis progressivement passé d'autoradios récupérés, réparés et modifiés à des systèmes que je construis de toute pièce et sur mesure. Le véhicule existe dans diverses situations quotidiennes (trajets, stationnements), dans des événements publics de représentation tels que expositions d'art contemporain, festivals de musique expérimentale ou électronique, ainsi que dans des actes privés d'invitation d'écoute. {br} Présentation du dispositif: - des micros de contact fixés sur diverses pièces mécaniques du véhicule (ressorts de suspension, boîte de vitesse, circuit de refroidissement, pompe d'injection, servo-frein) transforment les diverses vibrations mécaniques en signal audio - un capteur électromagnétique qui transforme les vibrations de champs électromagnétiques (rayonnements urbains, rayonnements cosmiques) en signaux audio - un lecteur de disques audio et MP3 lit des banques de sons - diverses sources audio que le conducteur ou les passagers peuvent introduire (récepteurs radio, instruments de musique électronique, ordinateurs portables, etc.) - une mixette sert à équilibrer le volume des différentes sources sonores - des amplificateurs et des haut-parleurs diffusent dans l'habitacle et parfois à l'extérieur les signaux audio qui sortent de la mixette. Les Haut-parleurs sont de type assez divers: large-bande, à chambre de compression, piézoélectriques. {br} le trajet comme espace de projection Le trajet est pour moi, du moins lorsque je suis occupé à conduire, un anti-processeur intellectuel, une vacance de l'intellect. En conduisant seul je n'arrive pas à fixer ma pensée, à me concentrer, à construire une réflexion. il n'y a que lorsque je discute avec une ou plusieurs autres personnes que ma pensée construit dans le fil d'une discussion. Cependant le temps d'égarement de mon esprit quand je suis seul au volant est un temps fécond parce que ce que j'éprouve en terme de sensations n'est plus aidé ni régulé par mon intellect. Aborder mes trajets en voiture comme une étape d'atelier (mais en fait, d'expérience) conduit à remettre en cause la dimension objet d'art qu'aurait pu prendre mon véhicule en devenant simplement une installation sonore ou musicale itinérante. J'aborde mon véhicule personnel comme un espace-catalyseur pour des projets . Dans mon véhicule je projette des idées et des pensées au moyen de dispositifs qui sont des maquettes ou des embryons de pistes de recherche. La conduite en solitaire au volant de mon véhicule est l'occasion d'éprouver mes propres réalisations sans le secours (ou filtre) de l'intellect, ou du moins d'un intellect en position d'à-priori. Mes trajets deviennent alors des lignes croisant les lignes de mes idées et projets. Apparaissent alors des points de collision, faisant naître des territoires dont je n'avais pas programmé l'apparition. Ces expériences sont disponibles aux personnes qui montent dans ma voiture, autant pour un trajet utilitaire que pour un trajet qui prend volontairement l'expérience sonore comme finalité. {br} [http://luc.kerleo.free.fr/serendipity/uploads/vehiculAmp305.jpg] {br} Période de 1995 à 1999 {br} J'ai équipé ma voiture (305 diesel blanche) d'un système électro-acoustique. Il s'agit en gros d'une mini-chaîne de salon de bas de gamme que j'ai adaptée sur mon tableau de bord et sur laquelle j'ai branché des microphones de contact et divers systèmes de diffusion (amplis additionnels, divers haut-parleurs). Ce que j'ai fait dans ma voiture j'aurais très bien pu le faire dans un local d'habitation. Mais j'étais propriétaire de mon véhicule, et pas de mon logement. J'étais chez moi dans ma voiture. Bien des circonstances à l'apparition de ce système dans ce contexte relèvent du hasard. Je n'avais pas de projet délimité au départ. Ce sont plusieurs recherches qui ont pris ma voiture comme carrefour, recherches qui prennent pied dans une activité d'artiste que je mène par ailleurs. Cette construction aurait très bien pu ne rester en place que quelques jours, le temps pour moi de mener quelques expériences sonores très personnelles. Mais, contrairement à une exposition où il faut décrocher les oeuvres à la clôture, ou à une séance dans un studio de son où il faut revenir à la configuration de base une fois la séance de production terminée pour que d'autres puissent travailler, rien ici ne m'obligeait à tout démonter. En outre il est un fait d'importance dans le maintien du système qui est l'intervention des autres, de mon entourage dans un premier temps. Ce sont quelques personnes, habituellement présentes dans ma voiture pour des trajets fonctionnels qui de passagers se sont senties devenir auditeurs, projetées dans un rapport dynamique d'écoute du milieu sonore. J'étais bien loin de penser, en bricolant ce montage, qu'il pourrait y avoir un jour des visiteurs et auditeurs de ma voiture. Les différents micros de contact forment un son global, provenant des pièces mécaniques qui sont amplifiées. Ce son est rediffusé par plusieurs types de haut-parleurs dans l'habitacle. C'est autant la diffusion que la captation de sons qui est expérimentale. Et je suis le premier surpris par les résultats de ces expériences. Les phénomènes de rapport avec le public qui apparaissent par ma voiture m'amènent à remettre en jeu bon nombre des idées que j'avais sur l'art, à réouvrir le champ de ce que je croyais possible. J'ai par exemple diffusé sur ce système certains de mes travaux pour bande dont je pensais qu'ils nécessitaient du matériel de diffusion de haut niveau, ce qui n'est pas du tout le cas dans ma voiture. Ainsi je suis passé d'un outil d'expérimentation à quelque chose qui pouvait être une alternative d'existence publique de mon activité. Mais tout ceci s'est souvent passé de façon très informelle. Je pense que la vocation de la 305 est d'être un terrain privilégié d'expérimentation. C'est un outil inattendu qui me permet aussi de redécouvrir le public, de casser les à-priori que j'en ai. Dans les conditions habituelles d'existence de ma voiture les conventions du rapport artiste-public sont chamboulées, parce que le public ne se singe plus lui-même. Il a un comportement beaucoup plus sauvage (tout comme l'artiste) et réagit hors de la bienséance, d'une façon beaucoup plus proche de sa nécessité intérieure. {br} Je comprends le travail sur ma voiture comme un travail sur l'image. Il existe une image sonore de l'automobile en général, un son qu'on lui accole automatiquement et qui est tout de suite reconnaissable comme étant le son d'une voiture (utilisé dans les bruitages, par exemple). La construction d'un autre son par les microphones de contact consiste en un démontage (captation de sons sur différentes pièces mécaniques) et en un remontage selon un plan différent (mixage et ré-injection de ces sons dans l'habitacle), une recomposition. Je reconstruis une autre image sonore du véhicule. Il s'agit bien d'un matériau brut, le véhicule, qui est démonté, sur le plan sonore, au moyen des microphones de contact. Je récolte ainsi séparément plusieurs éléments qui constituent en temps normal le son global du véhicule. Ces différents sons séparés sont comparables aux éléments d'un jeu de construction. Ils deviennent des éléments que je peux ré-assembler de plusieurs manières différentes. {br} -------------------- {br} {html}<a name="différentes perspectives"></a>{/html}
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