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luc kerleo
!!protection N8 {br} un ensemble de travaux in-situ pour la salle d'exposition de la Box - zones sonores (fréquence basse transmise par un mur, fréquences aigües transmises par les vitres des fenêtres et de la vitrine, bruit numérique transmis par mini-enceintes au plafond dans la salle d'entrée, tonalité médium transmise par mini enceintes au plafond dans la salle principale) dans une salle d'exposition vide de toute intervention visuelle - Dans chaque zone on peut entendre un paquet de sons qui sont émis en continuité et sans variation. - Les zones sonores se mélangent dans l'acoustique de la salle {br} [http://luc.kerleo.free.fr/serendipity/uploads/box01_1-.jpg] {br} [http://luc.kerleo.free.fr/serendipity/uploads/box05_5-.jpg] {br} [http://luc.kerleo.free.fr/serendipity/uploads/box06_6-.jpg] {br} [http://luc.kerleo.free.fr/serendipity/uploads/box11_11-.jpg] {br} L’ouïe ne pourrait-elle exister que dans le cadre d’une discipline ? Il nous faudrait, pour avoir accès au sonore, passer par un savoir-faire, fût-il un savoir-écouter. Ma proposition formelle ne pourrait pas s’appréhender en-dehors d’un protocole propre aux travaux sonores. Un peintre, par exemple, ne serait pas en mesure d’y comprendre quoi que ce soit. Je serais d’accord avec tout cela si, par exemple, l’art conceptuel pouvait n’être considéré que comme expression littéraire, littérature au sens traditionnel du terme. Il n’y a pas de chaises dans mon exposition parce que les chaises ça sert à s’asseoir. Les chaises auraient établi un rapport d'utilité entre la salle d'exposition et le visiteur, et non un rapport d'expérience, de vécu. L’un des caractères du travail présenté est qu’il est sonore. La station debout est la position active de l’être humain, c’est-à-dire sa position d’autonomie, la position comportant le plus de potentiel, le plus d’ouvertures possibles quand à la réaction qu’il peut avoir par rapport à une proposition plastique. Le corps est un outil de spéculation. On place ses organes sensoriels dans l’espace au moyen du corps. Dans la lignée de cette affirmation le fait qu’une partie de mon travail soit présenté sur CD, voire en projection sonore (5 pièces présentées dans l’amphi de l’ENBA à Bourges, par exemple), pourrait stopper le développement de cet effort de différenciation et d’autonomie. Pourtant le contexte de présentation du travail est là aussi pris comme processeur, et non comme moyen. Il participe en lui-même à la création du travail. Dans ces pièces, constituées de la combinaison d’un enregistrement et d’un contexte de diffusion, il s’agit d’une résonance entre le sentiment esthétique du spectateur et la réponse qui lui est donnée, qui n’est qu’un léger décalage de ce sentiment esthétique. {br} {br} Expo à la Box 01/06/00-30/06/00 durant cette période j'ai parcouru ma propre exposition à plusieurs reprises et ai noté certaines idées qui m'apparaissaient: - Une salle vierge de toute intervention visuelle. Aucun élément visuel signifiant. Le champ est laissé entièrement libre au son. -L'exposition ne peut pas avoir d'autre forme que celle qu'on lui connaît au moment où l'on y est spectateur. Tous les aspects en sont reconnus et signés par l'auteur. - Dans l'exposition sont présentées plusieur formes élémentaires. Elles sont identifiables en tant que telles, tout en formant un ensemble C'est l'ensemble lui-même qui a produit ses parties, et non l'inverse. - Le spectateur est en situation de compilateur. Il reçoit des stimulations physiques (modulations périodiques de la pression acoustiques) et forme l'image résultant de ce croisement de stimulis avec sa peception sensible, son sentiment esthétique. - D'un point de vue physique c'est l'acoustique du lieu qui forme les sons. Les haut-parleurs peuvent être comparés à des burins entamant un bloc de pierre qui serait l'acoustique du lieu. Les modulations électriques qui y sont envoyées seraient comparables aux guidages de ces burins. Il s'agit bien de former, d'orienter de la matière qui est ici acoustique. - Cette exposition met l'artiste, autant que le spectateur, dans une nouvelle situation. Cette situation n'avait pas été envisagée auparavant. Nous y sommes confrontés pour la première fois l'un comme l'autre. {br} [http://luc.kerleo.free.fr/serendipity/uploads/protectN8plan.jpg] {br} Extrait d'une lettre rédigée suite à une discussion avec Jean-Philippe Vienne, un des acteurs de l'art qui, suite à mon passage à la Villa Arson a suivi tout une phase de mon activité. J'y expose un certain nombre d'idées qui ont animé tout mon activité concernant cette exposition. {br} ^[...] Poussons un peu plus loin cette idée du mode de présence. Tu parlais de cette pièce de Max Neuhaus et tu mettais l’accent plus sur l’articulation entre deux sons que sur ces deux sons en eux-mêmes. Je pense qu’il existe un phénomène similaire dans mon expo, mais pas vraiment dans l’exposition elle-même, plutôt dans le fait de l’exposition. Je trouve cela dans un rapport entre champ et hors-champ d’expo. Il y a une situation où l’on n’y est pas et une où l’on y est. Quelle est la limite ? La porte de la salle reste ouverte. Du son s’entend de l’extérieur de la salle. Les vitres, utilisées comme membranes de haut-parleur, transmettent aussi leurs sons des deux côtés de leur surface. Mais l’espace où sont d’habitude montrées des formes visuelles n’est pas occupé par du visuel. Je pense que l’exposition “ commence ” dans le champ où le spectateur identifie, serait-ce même rétrospectivement, un champ d’action plastique, un champ spécifique de présentation de formes. {br} ^[...] L’espace acoustique de la salle est un processeur de traitement. Il opère une transformation sur un signal injecté à son entrée. Dans les environnements de production, type studio d'enregistrement, un signal premier est affecté à un module de traitement. Ces deux signaux, l’un direct l’autre indirect, sont ensuite réinjectés dans le même espace, souvent stéréophonique, en tout cas centralisé (point focal d’écoute). Dans ce cas de figure le référent et sa résonance coexistent, le second étant défini par le premier, qui reste présent en tant que repère. C’est dans le rapport entre ces deux sons, indissociés, que réside “ l’effet ”, le processeur de traitement étant compris en tant que processeur d’effet . Il procède à un effet, une projection qui résonne mentalement en-dehors du son lui-même, à une expérience spatiale autre que celle qui est présente concrètement au spectateur, par exemple un écho projeté dans une espace domestique dans lequel le spectateur écoute un enregistrement du commerce. L’expérience strictement sonore se superpose ici à l’expérience concrète, parce que l’espace mental, projectif, recouvre la réalité. {br} ^[...] {br} Si l’on prolonge la comparaison avec le schéma classique de traitement d’un signal en studio en vue de la production d’un effet demandons-nous où se situe l’élément d’origine, d’une part, et sa résonance d’autre part. Et demandons-nous enfin quelle est la nature du lien qui existe entre eux. Je pense que l’élément qui rentre dans le processeur est la projection esthétique que le spectateur opère en venant voir de l’art. (Le spectateur, lorsqu’il amorce consciemment la démarche de rentrer dans un espace d’action esthétique projette par lui-même un certain champ de probabilité formelle. Et ici il peut par exemple décréter que cette salle, ne contenant pas de fabrications visuelles, ne contient pas une exposition). La résonance de cette projection esthétique est la forme présentée en elle-même. Quand à la nature du lien existant entre le signal injecté et sa résonance c’est la réaction inattendue d’un contexte de présentation de l’art, réaction que le spectateur tente d’anticiper, à l’investigation esthétique qui y est appliquée. Ce que je produis en tant qu’artiste c’est ici une résonance inattendue et auparavant inconnue du lieu, non pas sur un plan physique mais sur un plan projectif. Cette résonance n’est pas désindexée du lieu. Le challenge que je me pose est de dépasser le spectateur dans l’appréciation qu’il a de la réalité. Le mouvement projectif de l’esprit, tant celui de l’artiste que du spectateur, bien que visant au-delà du point où il se situe reste une tentative d’acuité. Il arrive cependant que dans cette projection d’un ailleurs le mouvement soit détourné, sans perspective de retour. L’alternance aller-retour n’est plus permise. La projection est alors déviée de son énergie première, de son principe de départ. Un aspect de la réalité, représenté dans une forme, se trouve masqué par cette forme elle-même. {br} ^[...] {br} Ici encore, comme dans nombre de mes travaux, je cherche à poser un élément qui s’intègre dans une dynamique mentale qui pré-existe à ma proposition plastique. {br} ^[...] {br} -------------------- {br} {html}<a name="vehicule microphone"></a>{/html}
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